Il se dit que les premiers habitants de Foumbot s'appelaient les Ghapit parce que le goitre y sévissait. Le roi Mpit qui était le maître des lieux avit établi le centre de manifestation de son pouvoir au pied de ce mont qui prit alors le nom de Mbapit c'est-à-dire le mont Mpit. On raconte que ne pouvant résister à la force déferlante de l'envahisseur Bamoun, ce roi décida de ne pas se rendre et s’enfonça dans les profondeurs du lac avec sa famille et ceux de ses serviteurs qui lui restèrent fidèles. On raconte que ceux qui se rendent au lac de nuit disent y voir briller des centaines de flammes qui représentent les souffles de vie du Roi et de ses fidèles qui n'ont jamais quitté les profondeurs où ils s'étaient réfugiés. Ils y vivraient toujours. Selon la légende toujours rapportée par Nji Ngoumoun Salifou, le chef octogénaire du village kouodja, le lac de Mbapit est protégé par un serpent sacré qui contrôle la circulation des vents et fait en sorte que tout caillou qui y est lancé est dévié de sa trajectoire. Bien évidemment, pour préserver l'aura spirituelle du lieu et maintenir le lien avec « ceux d'avant » c'est-à-dire les ancêtres, des rites considérés comme païens par les musulmans (il faut noter que le département du Noun est fortement islamisé), sont organisés annuellement. Ils consistent en la distribution de nourriture aux populations riveraines et surtout en chants des chroniques en hommage aux ancêtres. Ces chroniques sont parfois chantées par les rares personnes connaissant encore les paroles originales en Makan, langue ancienne que parlaient les Ghatap. Certains informateurs ajoutent qu'on y parlait le Tsuouo sans qu'on puisse dire si ces deux langues représentent la même chose. Quels que soient les cas de figure cela n'enlève rien à la valeur touristique du lac.
Le lac Mbapit : lieu touristique par excellence. Le massif de Mbapit qui culmine à près de 2000 m d'altitude, s'étend à cheval entre Foumbot et Koutaba et a pour assises le village Baïgom. Il est cerné par une vaste prairie où s'alimentent les boeufs mais aussi où s'étalent les hectares de cultures vivrières et d'arbres fruitiers. Pour y accéder, il faut passer par le village kouodja qui fait face au marché des vivres de Foumbot. Kouodja qui fait face au marché des vivres Fousset où se trouve le lac de Ghem qui est censé communiquer avec le lac du Mont Mbapit. Le lac Ghem se vide de son eau en saison sèche et on taquine les riverains de ce lac en disant que celui-ci tarit parce qu'ils sont avares. Le quartier Pouolem où se trouve également la résidence du Chef Kouodja est la porte d'accès du massif. On y trouve un barrage tenu par les jeunes du quartier. Les voitures, les motos et les étrangers doivent débourser la somme officielle de 1000 Fcfa pour passer. Les piétons camerounais quant à eux ne payent rien. Une fois ce barrage franchi, il faut grimper. La pente est parfois abrupte, parfois douce ; parfois sinueuse et agressive, parfois plate et glissante. Même si un boeuf esseulé peut devenir nerveux et s'emporter, il ne sert à rien de courir car ici, ainsi que le soulignaient nos ancêtres, la lune bouge doucement mais elle traverse la ville. Déjà on ne s’y sent jamais seul, car le silence s'habille à intervalles réguliers de voix rassurantes comme celles des oiseaux ou celle du souffle léger du vent. On y rencontre aussi des randonneurs en excursion ou des sportifs du Dimanche en quête d'air pur. Ceux qui grimpent en voiture doivent s’arrêter en un point où le chemin se rétrécit en un mince passage tracé par les pieds. Les motos peuvent aller jusqu'au pied du massif. Ici la commune rurale de Foumbot a aménagé un escalier de 300 marches qui mène jusqu'à la bouche béante du cratère du lac qui est inaccessible non seulement parce qu'il se trouve à un peu plus de deux cents mètres de profondeur, mais aussi parce que les pentes y descendent à pic. Le sommet de cratère n'est pas le point le plus haut du massif de Mbapit qui est volcan éteint. Personne n'a pu nous dire depuis quand il n'est plus en activité. Tout le long de ce long escalier, se trouve des refuges sur les murs desquels sont apposées des signatures.